Tout d'abord, artiste amateur que l'on pourrait qualifier de « peintre du dimanche », il abandonne sa première manière dans les années 60 et produit des compositions toujours figuratives mais évoluant vers un style qui lui est personnel. L'année 1973 marque un tournant dans sa production. Après avoir découvert les œuvres de Gaston Chaissac au musée d'Art moderne de Paris, il travaille sur divers supports de récupération et appose par aplats des couleurs saturées cernées d'un trait épais. Sans relâche désormais, il dessine, marie collages et poésies, peint des pierres par milliers et sculpte des totems de toutes tailles. L'univers de l'artiste se peuple jusqu'à l'obsession de visages aux yeux largement écarquillés qui deviennent sa marque de fabrique tout en rappelant qu'atteint d'une maladie incurable, il perd lentement la vue.
Ce sont ces figurations dépouillées et simplifiées à l'extrême que Jean Dubuffet apprécie, y reconnaissant « un pouvoir intensément dramatique et tragique ». Le fondateur de l'Art brut va alors soutenir l'artiste en faisant l'acquisition de plus de 500 œuvres pour la collection de Lausanne et entretiendra avec lui pendant presque 18 ans une correspondance régulière.
Dans Chasuble peinte, c'est le tissu qu'il utilise comme support d'une composition haute en couleurs, porteuse d'un message d'amour et d'espoir : la famille unie sous la protection de l'ouroboros, le serpent qui se mord la queue symbole du cycle de la vie, est accompagnée de l'inscription « Et si nous nous aimions ? ».